Les Nemours, les Montmorencis,
Les Bellegardes, les Bussis,
Les Guises et les Bassompierres ?
S’il reste encor quelques soucis
Lorsque de l’Achéron on a traversé l’onde,
Quelle indignation leur donnent les récits
De ce qui se passe en ce monde !
Que n’y peuvent-ils revenir !
Par leurs bons exemples, peut-être,
On verrait la tendresse et le respect renaître,
Que la débauche a su bannir.
Mais des destins impitoyables
Les arrêts sont irrévocables :
Qui passe l’Achéron ne le repasse plus.
Rien ne ramènera l’usage
D’être galant, fidèle, sage.
Les jeunes gens pour jamais sont perdus.
À bien considérer les choses,
On a tort de se plaindre d’eux :
De leurs déréglemens honteux
Nous sommes les uniques causes.
Pourquoi leur permettre d’avoir
Ces impertinens caractères ?
Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/90
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
POÉSIES
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/26/Po%C3%A9sies_de_Madame_Deshouli%C3%A8res_1824.djvu/page90-1024px-Po%C3%A9sies_de_Madame_Deshouli%C3%A8res_1824.djvu.jpg)