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Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/90

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POÉSIES

Les Nemours, les Montmorencis,
Les Bellegardes, les Bussis,
Les Guises et les Bassompierres ?
S’il reste encor quelques soucis
Lorsque de l’Achéron on a traversé l’onde,
Quelle indignation leur donnent les récits
De ce qui se passe en ce monde !
Que n’y peuvent-ils revenir !
Par leurs bons exemples, peut-être,
On verrait la tendresse et le respect renaître,
Que la débauche a su bannir.
Mais des destins impitoyables
Les arrêts sont irrévocables :
Qui passe l’Achéron ne le repasse plus.
Rien ne ramènera l’usage
D’être galant, fidèle, sage.
Les jeunes gens pour jamais sont perdus.

À bien considérer les choses,
On a tort de se plaindre d’eux :
De leurs déréglemens honteux
Nous sommes les uniques causes.

Pourquoi leur permettre d’avoir
Ces impertinens caractères ?