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Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/96

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POÉSIES

Tourner, approfondir, passer d’un saint à l’autre,
Vous n’avez rien du tout, soit dit sans vous fâcher,
Du précurseur ni de l’apôtre.
J’enrage cependant avec mon bel esprit.
Aussi pourquoi faut-il, tourné comme vous êtes,
Porter un nom qui ne fournit
Rien d’agréable à dire aux plus savans poëtes ;
Et sur qui, si j’osais en croire mon dépit,
Je reviendrais aux épithètes ?
Demeurez-en d’accord ; ce n’est pas sans raison
Que, de votre nom effrayée,
Je me suis d’abord écriée :
Que dirai-je sur un tel nom ?
J’ai prévu l’embarras. Quand je fais quelque ouvrage,
Je tâte toujours le terrain.
Ah ! que maudit soit le parrain
Qui vous alla donner ce beau nom en partage !
Il était sans doute en courroux,
Et voulait vous faire une injure ;
Fut-il jamais un nom d’un plus mauvais augure ?
Croyez-moi, débaptisez-vous.