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DIVERSES

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À M. Le Pelletier de Souzi.

Je ne saurais m’en empêcher ;
Il faut, seigneur, que je vous gronde.
Je vous cherche avec soin : mais j’ai beau vous chercher,
Je ne saurais vous approcher
Que lorsque votre porte, ouverte à tout le monde,
Me mêle avec les gens qu’on aime à dépêcher.
Quelque réflexion profonde
Que fasse là-dessus mon esprit alarmé
Je ne devine point sur quoi cela se fonde ;
Et je n’ai pas accoutumé
Que dans la foule on me confonde.
Si vous pouviez savoir les affligeans discours
Que me tient en secret le plus insurmontable,
Le plus dangereux des amours,
Vous seriez moins impraticable.
Vous êtes étonné, seigneur ;
Mais que votre esprit se rassure :
Je n’aspire point à l’honneur
D’aucune galante aventure.
L’amour dont je vous parle à lui-même est borné ;