Page:Poésies de Schiller.djvu/156

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LE COMTE EBERHART DE WURTEMBERG.

Vous qui de par le monde faites les fanfarons, sachez que le pays de Souabe a produit aussi maint homme, maint héros, sage dans la paix et fort dans les combats.

Glorifiez-vous d’avoir eu Charles, Édouard, Frédéric, Louis : le comte Eberhart est pour nous Charles, Frédéric, Louis, Édouard. C’est une tempête dans les combats.

Et son fils Ulrich aimait à se trouver là où l’on entendait le bruit du fer. Ulrich, fils du comte, ne reculait pas d’une ligne quand on était dans la mêlée.

Les gens de Reutling, jaloux de notre splendeur, nous gardaient rancune. Ils voulaient avoir la couronne de la victoire, ils se ceignirent les reins et se risquèrent plus d’une fois dans la danse des épées.

Le comte les attaque et ne remporte pas la victoire ; il s’en retourne chez lui tout confus ; le père faisait une triste figure, le jeune guerrier fuyait la lumière, et des pleurs coulaient de côté et d’autre.