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Page:Poésies de Schiller.djvu/227

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Devant lui la tremblante gazelle s’enfuit avec la rapidité du vent.

Elle s’élance d’un pied léger sur les pointes escarpées des rocs, et, d’un saut hardi, franchit les abîmes. Le jeune homme audacieux la suit avec le dard meurtrier.

La voilà à la sommité d’un pic aigu au bord du précipice ; toute trace de sentier a disparu : devant elle est l’abîme, derrière elle est l’ennemi. Elle invoque le rude chasseur avec un regard muet et plein de douleur ; elle l’invoque en vain, car déjà il s’apprête à lâcher la corde de son arc, quand soudain le vieux Génie de la montagne sort d’une fente de rocher.

De ses mains puissantes il protège la pauvre petite bête inquiète, et s’écrie en regardant le chasseur : « Faut-il donc que tu apportes jusqu’ici le malheur et la mort ? La terre a assez de place pour tous, respecte mon troupeau ! »