Page:Poésies de Schiller.djvu/257

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« Héhé ! donne la coupe au poëte, baigne ses yeux de la rosée céleste, afin qu’il ne voie pas le Styx maudit et qu’il croie être un des nôtres. » Elle pétille, elle écume, la boisson divine. Le calme renaît dans l’âme et le regard s’éclaircit.

LE FUGITIF.

La brise vivifiante du matin s’élève, à travers les sombres rameaux de sapin apparaît la riante lumière, et des rayons dorés étincellent sur les nuages qui couronnent les montagnes. L’alouette salue avec gaieté, par ses chants mélodieux, le soleil qui sourit et s’enflamme dans les bras de la jeune Aurore.

Salut à toi, lumière ! tes rayons répandent la chaleur sur les coteaux et dans les plaines : les prairies reluisent comme des tapis d’argent, des milliers de soleils étincellent dans les perles de rosée.

Dans une douce fraîcheur commencent les jeux de la nature : les zéphyrs voltigent avec amour autour de la rose, et les campagnes riantes sont inondées de suaves parfums.