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Page:Poésies de Schiller.djvu/263

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Junon, (sous la figure d’une vieille femme).

Que les Dieux soient loués, ma fille !

Sémélé.

Ah ! suis-je éveillée ? est-ce un rêve ? Dieux ! Béroé !

Junon.

Sémélé aurait-elle oublié sa vieille nourrice ?

Sémélé.

Béroé ! par Jupiter ! laisse-moi te presser sur mon cœur… ta fille… Tu vis !… Qui t’amène d’Épidaure ici ? Dans quelle situation es-tu ? Ah ! tu es encore ma mère !

Junon.

Ta mère ! c’est ainsi que tu me nommais autrefois.

Sémélé.

Tu l’es encore, tu le seras toujours, jusqu’à ce que je sois ensevelie dans l’eau du Léthé.

Junon.

Bientôt Béroé puisera l’oubli dans l’onde du Léthé ; mais la fille de Cadmus ne boira pas cette onde.

Sémélé.

Comment, ma chère nourrice ? Tes paroles jadis n’étaient pas si obscures, si énigmatiques. L’esprit de la vieillesse parle par ta bouche ; je ne boirai pas, dis-tu, l’eau du Léthé ?