ment… Sémélé… Non, je me console… Je suis ton Jupiter, le ciel entier doit l’apprendre… Sémélé, je suis ton Jupiter… Quel vent funeste oserait souffler sur celle qui est aimée de Jupiter ? Je me ris de toute colère… Sémélé, où es-tu ? Je languis dans l’impatience de reposer ma tête sur ton sein, de calmer mes sens agités par la domination du monde, d’éloigner de moi mon sceptre, mon char, mes foudres, pour me plonger dans les jouissances de la volupté. Ô bonheur ! charme des Dieux ! douce ivresse ! Qu’est-ce que le sang d’Uranus, le nectar et l’ambroisie, le trône de l’Olympe, le sceptre doré du ciel ? Qu’est-ce que la puissance, l’éternité, l’immortalité et le Dieu même sans l’amour ? Le berger qui, sur les bords d’une onde fraîche, oublie ses troupeaux dans les embrassements de son épouse, n’envierait pas mon pouvoir. Elle s’approche… Elle vient… Ô perle de mes œuvres, femme… L’artiste qui t’a formée doit t’adorer… C’est moi qui t’ai faite, adore-moi ! Jupiter adore le Jupiter qui t’a créée ! Ah ! qui, dans le cercle entier des êtres, pourrait me condamner ? Ah ! comme je dédaigne, comme j’oublie mes mondes, mes astres étincelants, mes sphères roulantes ! Comme tout ce que les sages appellent ma grandeur harmonique me paraît mort, auprès d’une âme ! (Sémélé s’approche.)
Mon orgueil, mon trône n’est qu’une vaine