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Page:Poésies de Schiller.djvu/65

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FRIDOLIN.

Fridolin était un pieux serviteur, craignant Dieu et dévoué à sa maîtresse, la comtesse de Saverne. C’était une douce et généreuse femme ; mais quelles que fussent ses volontés, Fridolin avait appris à s’y soumettre gaiement et pour l’amour de Dieu.

Depuis le point du jour jusqu’au soir, il n’était occupé que de la servir, jamais il ne croyait faire assez, et lorsque sa maîtresse lui disait : « Ne te donne pas tant de peine, » il sentait les larmes lui venir dans les yeux et craignait, en se montrant moins zélé, de manquer à son devoir.

La comtesse le distinguait entre tous les gens de sa maison ; sans cesse elle le louait ; elle ne le traitait pas comme un valet, mais plutôt comme un enfant, et arrêtait volontiers ses regards sur sa jeune et agréable figure.

Cette préférence irrita la méchante âme de Robert, le chasseur, qui depuis longtemps nourrissait de mauvais desseins. Pressé par le génie du mal, un