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Page:Poésies de Schiller.djvu/69

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le son de la clochette qui invite solennellement tous les pécheurs à s’approcher du saint sacrement.

« Ne t’éloigne pas, se dit-il, du bon Dieu, si tu le trouves sur ta route, » et alors il entre dans l’église. Elle est déserte, car c’est le temps de la moisson. Les laboureurs sont dans les champs, il n’y a pas même un enfant de chœur pour servir la messe.

Fridolin a bientôt pris sa résolution. Il remplace le sacristain. « Peu importe, se dit-il, le délai, c’est le ciel qui le veut. » Il donne au prêtre l’étole et la chasuble, prépare à la hâte les vases nécessaires pour le saint office. Puis, après avoir accompli cette tâche, il marche devant le prêtre, s’agenouille à droite, s’agenouille à gauche, obéit à chaque signe, et au Sanctus fait sonner trois fois la clochette.

Lorsque le prêtre s’incline pieusement, et, tourné du côté de l’autel, tient entre ses mains le Dieu descendu dans l’hostie, le sacristain agite sa clochette, et tous les assistants s’agenouillent, se frappent la poitrine et font le signe de la croix devant le Christ.

Fridolin accomplit ainsi habilement son devoir religieux. Il connaît les coutumes de l’Église et les suit de point en point, jusqu’à ce que le prêtre prononce le Dominus vobiscum et termine l’office en bénissant la communauté.

Alors Fridolin remet tout en ordre sur l’autel et