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LE GANT.

Devant l’arène où les lions doivent combattre est assis le roi Franz. Autour de lui sont les grands personnages de l’Empire, et sur des balcons élevés les dames forment une brillante guirlande.

Le roi fait un signe : la retraite des animaux terribles s’ouvre ; un lion s’avance à pas lents, promène silencieusement ses regards autour de lui, ouvre la gueule, secoue sa crinière et s’étend sur le sol.

Le roi fait un second signe : une autre porte s’ouvre, un tigre sauvage sort par un bond impétueux. À l’aspect du lion il mugit, agite sa queue, allonge sa langue, tourne autour du lion en poussant un sombre murmure, puis s’étend à ses côtés.

Le roi fait encore un signe : alors la tanière vomit à la fois deux léopards qui s’élancent avec ardeur sur le tigre. Celui-ci les saisit dans ses griffes puissantes : le lion se lève en mugissant, puis il se fait un grand silence, et les léopards s’étendent sur le sol altéré de sang.