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Page:Poésies de Schiller.djvu/93

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En ce moment, du haut du balcon, un gant tombe d’une jolie main entre le tigre et le lion.

La noble Cunégonde se tourne vers le chevalier de Lorges et lui dit d’un air railleur : « Chevalier, si votre amour est aussi ardent que vous me le jurez à toute heure, allez relever mon gant. »

Le chevalier descend à la hâte, s’avance d’un pas ferme dans l’arène redoutable, et d’une main hardie relève le gant au milieu des monstres.

Les chevaliers, les dames le regardent avec surprise et terreur, et lorsqu’il leur apporte paisiblement le gant, son éloge s’échappe de toutes les bouches. Cunégonde l’accueille avec un tendre regard qui lui promet un bonheur prochain. Mais le chevalier, lui jetant son gant au visage, lui dit : « Je ne veux point de votre reconnaissance ; » et il la quitte à l’instant.