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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/173

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quinze ans, était une demoiselle Croissart, fille aînée de Croissart le banquier, dont la femme, qui ne comptait que seize printemps lors de cette union, était la fille aînée d’un M. Victor Voissart. Chose singulière, ce Voissart avait épousé une jeune personne d’un nom assez semblable au sien, une demoiselle Moissart, qu’on aurait encore pu prendre pour une enfant lorsqu’on la conduisit à l’autel et dont la mère n’avait guère dépassé la trentaine à cette époque. Ces mariages précoces sont fort communs en France. Toujours est-il qu’il s’établit ainsi une parenté directe entre les Moissart, les Voissart, les Croissart et les Froissart. Mais, je le répète, un acte du Congrès m’avait autorisé à changer mon nom en celui de Simpson, ce que je fis tellement à contre-cœur que je fus même sur le point de refuser l’héritage plutôt que d’accepter la clause inutile et agaçante qui s’y rattachait.

Quant aux qualités physiques, je n’en suis nullement dépourvu. Au contraire, je me flatte d’être bien fait de ma personne et de posséder ce que neuf individus sur dix seraient disposés à appeler un beau visage. Ma taille est de cinq pieds onze pouces. Mes cheveux sont noirs et bouclés. Mon nez est d’une assez belle venue. Mes grands yeux gris ne manquent pas d’expression ; et bien qu’en réalité ils soient d’une faiblesse très-gênante, on