Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/242

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que rien lorsqu’on les adresse à l’auteur des plus exécrables stances qu’un fils d’Adam ait jamais composées. Nous savons tous ce qu’on entend par éreinter les gens en ayant l’air de les louer, et d’un autre côté, qui n’eût deviné le dessein caché du Faucheux, — celui de glorifier mon rival au moyen d’une critique anodine ?

Toutefois, ce qu’il plaisait au Faucheux de dire sur le compte de ce dernier, ne me regardait pas. Mais j’avais le droit de relever ce qu’il disait de moi. Après la noble franchise avec laquelle le Hibou, le Parasite et la Taupe avaient reconnu mon mérite, me voir traiter tout bonnement de « gentleman de génie » et de « savant » par le Faucheux ! c’était par trop fort ! Gentleman de génie, ne voilà-t-il pas un éloge ! Je résolus aussitôt d’exiger du Faucheux une rétractation écrite ou de l’appeler sur le terrain.

Impatient de mettre mon projet à exécution, je songeai à trouver un témoin, et comme le directeur du Sucre d’orge m’avait donné des preuves convaincantes de l’estime dans laquelle il me tenait, je me décidai à m’adresser à lui.

J’ai beau me creuser l’esprit, je ne suis pas encore parvenu à m’expliquer pourquoi M. Crab prit une mine et un maintien si bizarres, lorsque je lui communiquai mes intentions. Il renouvela la