Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/252

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appartiennent à l’humanité. Le monde entier les connaît par cœur. Il serait donc oiseux de raconter comment j’héritai du Sucre d’orge, — comment je fondis ce journal dans le Nasillard, — comment j’achetai le Braillard, fusionnant ainsi trois revues ; — comment enfin, après avoir conclu un marché qui me rendit propriétaire du seul rival resté debout, j’unis toute la littérature du pays dans un splendide magazine connu dans l’univers sous ce titre :

LE BRAILLARD
LE SUCRE D’ORGE, LE NASILLARD
et
LA BUSE SAVANTE

Certes, j’ai fait l’histoire. Ma renommée est cosmopolite. Elle s’étend jusqu’aux coins les plus reculés du globe. Vous ne sauriez mettre la main sur un journal quotidien qui ne contienne quelque allusion à l’immortel Thingum Bob. M. Thingum Bob a dit ceci, M. Thingum Bob a écrit cela, M. Thingum Bob a fait telle chose. Mais je suis modeste et je meurs plein d’humilité. Qu’est-ce, après tout, que cet ineffable je ne sais quoi que les hommes s’obstinent à baptiser du nom de génie ? D’accord avec Buffon, — avec Hogarth, je crois que ce n’est pas autre chose qu’une grande activité.