Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/253

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Regardez-moi ! — ai-je assez travaillé, ai-je assez écrit ! Grands dieux, que n’ai-je pas écrit ! « Prendre ses aises, » voilà une phrase dont j’ignorais le sens. Le jour, je ne quittais pas mon pupitre, et la nuit, pâle étudiant, l’huile des longues veilles brûlait pour moi. C’est alors qu’il aurait fallu me voir, — ah, oui ! Je m’inclinais à droite, je m’inclinais à gauche, je me penchais en avant, je me penchais en arrière, j’effleurais à peine ma chaise, je me tenais tête baissée (comme disent les Kickapoos), tandis que mon visage effleurait la page d’albâtre. Et toujours, toujours j’écrivais. Dans la joie comme dans la douleur, j’écrivais. En dépit de la faim, en dépit de la soif, j’écrivais. Que le soleil ou la lune éclairât l’horizon, j’écrivais. Quant aux sujets que j’ai traités, il n’est pas besoin d’en parler. Le style, voilà l’essentiel. Le mien me vient de Groscharlatan — dzing ! boum ! — et vous en avez un échantillon sous les yeux.