Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/285

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CASTIGLIONE.

Milord, une erreur étrange, — quelque malentendu, — a sans doute surgi entre nous ; vous avez été poussé, dans le feu de la colère, à m’adresser par écrit, à moi Castiglione, certaines paroles inexplicables, le porteur étant Baldazzar, comte de Surrey. Je ne sache rien qui ait pu autoriser cette démarche, ne vous ayant jamais offensé. J’ai bien deviné ? — C’était une erreur, évidemment ? — Nous sommes tous sujets à nous tromper.

POLITIEN.

Dégainez, misérable, et cessons ce bavardage !

CASTIGLIONE.

Ah ! dégainez ? et misérable ? En garde à l’instant, orgueilleux comte ! Il tire son épée.

POLITIEN, tirant la sienne.

À une tombe expiatoire, à un sépulcre prématuré, je te voue au nom de Lalage !

CASTIGLIONE.

De Lalage ! Il laisse tomber son épée et recule jusqu’à l’autre bout de la scène. Retenez votre main sacrée. — Arrière, vous dis-je ! Arrière ! Je ne veux pas me battre avec vous, je n’ose !