Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/286

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POLITIEN.

Vous ne voulez pas vous battre, messire comte ? Se joue-t-on ainsi de moi ? — Allons ! — Vous n’osez pas, dites-vous ?

CASTIGLIONE.

Je n’ose pas, non, je n’ose pas ! — Abaissez votre arme ! — Avec ce nom aimé si frais sur vos lèvres, je ne veux pas croiser le fer avec vous ; — je ne puis, — je n’ose.

POLITIEN.

Maintenant, par mon salut, je vous crois ! Lâche, je vous crois !

CASTIGLIONE.

Ah ! — Lâche ! C’en est trop ! Il saisit son épée et s’avance en chancelant vers Politien ; — mais la résolution l’abandonne avant qu’il ait rejoint son adversaire et il tombe aux genoux du comte : Hélas, milord, cela est vrai, trop vrai ! Dans une pareille cause, je suis d’une lâcheté insigne. Ayez pitié de moi !

POLITIEN, très-adouci.

Oh ! oui, en vérité, je vous plains !

CASTIGLIONE.

Et Lalage…

POLITIEN.

Infâme ! — Debout et meurs !