Si nous passons à l’Iliade, à défaut de preuves positives, nous avons au moins d’excellentes raisons de croire que, dans l’intention de son auteur, elle ne fut qu’une série de pièces lyriques ; si l’on veut y voir une intention épique, tout ce que je puis dire alors, c’est que l’œuvre repose sur un sentiment imparfait de l’art. L’épopée moderne est une imitation de ce prétendu modèle épique ancien, mais une imitation maladroite et aveugle. Mais le temps de ces méprises artistiques est passé. Si, à certaine époque, un long poème a pu être réellement populaire — ce dont je doute — il est certain du moins qu’il ne peut plus l’être désormais.
Que l’étendue d’une œuvre poétique soit, toutes choses égales d’ailleurs, la mesure de son mérite, c’est là sans doute une proposition assez absurde — quoique nous en soyons redevables à nos Revues trimestrielles. Assurément, il ne peut y avoir dans la pure étendue, abstractivement considérée dans le pur volume d’un livre, rien qui ait pu exciter une admiration si prolongée de la part de ces taciturnes