Page:Poe - Derniers Contes.djvu/302

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pamphlets ! Une montagne, sans doute, par le seul sentiment de grandeur physique qu’elle éveille, peut nous inspirer l’émotion du sublime ; mais quel est l’homme qui soit impressionné de cette façon par la grandeur matérielle de la Colombiade même ? Les Revues du moins ne nous ont pas encore appris le moyen de l’être. Il est vrai qu’elles ne nous disent pas crûment que nous devons estimer Lamartine au pied carré, ou Pollock à la livre ; — et cependant quelle autre conclusion tirer de leurs continuelles rodomontades sur « l’effort soutenu du génie » ? Si par « un effort soutenu un petit monsieur a accouché d’un épique, nous sommes tout disposés à lui tenir franchement compte de l’effort — si toutefois cela en vaut la peine ; mais qu’il nous soit permis de ne pas juger de l’œuvre sur l’effort. Il faut espérer que le sens commun, à l’avenir, aimera mieux juger une œuvre d’art par l’impression et l’effet produits, que par le temps qu’elle met à produire cet effet ou la somme d’« effort soutenu » qu’il a fallu pour réaliser cette impression. La vérité est que la persévérance est une chose, et