Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/116

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chaque atome, en se dirigeant vers un tel point, s’achemine directement vers son centre réel et essentiel, qui est l’Unité, — l’Union absolue et finale de toutes choses.

Cette considération ne présente à mon esprit aucune difficulté ; mais cela ne m’aveugle pas sur son obscurité possible pour les esprits moins habitués à manier des abstractions, et en somme il serait peut-être bon de considérer la proposition d’un ou deux autres points de vue.

La molécule absolue, indépendante, originellement créée par la Volition Divine, doit avoir été dans une condition de normalité positive ou de perfection ; — car toute imperfection implique rapport. Le bien est positif ; le mal est négatif ; il n’est que la négation du bien, comme le froid est la négation de la chaleur, l’obscurité, de la lumière. Pour qu’une chose soit mauvaise, il faut qu’il y ait quelque autre chose qui soit comparable à ce qui est mauvais ; — une condition à laquelle cette chose mauvaise ne satisfait pas ; une loi qu’elle viole ; un être qu’elle offense. Si cet être, cette loi, cette condition, rela-