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Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/117

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tivement auxquels la chose est mauvaise, n’existent pas, ou si, pour parler plus strictement, il n’existe ni êtres, ni lois, ni conditions, alors la chose ne peut pas être mauvaise et devra conséquemment être bonne. Toute déviation de la normalité implique une tendance au retour. Une différence d’avec ce qui est normal, droit, juste, ne peut avoir été créée que par la nécessité de vaincre une difficulté. Et si la force qui surmonte cette difficulté n’est pas infiniment continuée, la tendance indestructible à ce retour pourra à la longue agir dans le sens de sa satisfaction. La force retirée, la tendance agit. C’est le principe de réaction, comme conséquence inévitable d’une action finie. Pour employer une phraséologie dont on pardonnera l’affectation apparente à cause de son énergie, nous pouvons dire que la Réaction est le retour de ce qui est et ne devrait pas être vers ce qui était originellement, et conséquemment devrait être ; — et j’ajoute que l’on trouverait toujours la force absolue de la Réaction en proportion directe avec la réalité, la vérité, l’absolu du principe originel, s’il était possible de mesurer celui-ci ; —