Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/173

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c’est affirmer, pour notre point de vue, leur proximité relative. Donc leur condition, telle qu’elle se montre maintenant à nous, doit être rapportée à une époque bien moins éloignée que celle à laquelle nous rapportons la condition actuellement observée de la majorité au moins des étoiles. — Pour finir en un mot, si l’Astronomie pouvait démontrer l’existence d’une nébuleuse, dans le sens qu’on donne présentement à ce terme, je considérerais la Théorie Cosmogonique, non pas comme fortifiée par cette démonstration, mais comme irréparablement renversée.

Cependant, pour ne rendre à César que juste ce qui appartient à César, qu’il me soit permis de faire observer que l’hypothèse qui a conduit Laplace à un si glorieux résultat semble lui avoir été, en grande partie, suggérée par une fausse conception, — par cette même fausse conception dont nous venons de parler, — par la méprise générale relative au caractère des prétendues nébuleuses. Lui aussi, il supposait qu’elles étaient en réalité ce qu’implique leur désignation. Le fait est que ce grand homme avait,