Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/237

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neux. Ce n’est que le désir propre à l’Homme de posséder une Cause Première fondamentale, qui persuade à son intelligence et à son imagination d’adopter une telle hypothèse. »

Le phénomène dont il est ici question, c’est-à-dire de plusieurs groupes se dirigeant dans des sens opposés, est tout à fait inexplicable dans l’hypothèse de Madler, mais surgit comme conséquence nécessaire de l’idée qui forme la base de ce Discours. En même temps que la direction purement générale de chaque atome, de chaque lune, planète, étoile ou groupe, serait, dans mon hypothèse, absolument rectiligne ; en même temps que la route générale suivie par tous les corps serait une ligne droite conduisant au centre de tout, il est clair que cette direction rectiligne serait composée de ce que nous pouvons appeler, sans exagération, une infinité de courbes particulières, résultat des différences continuelles de position relative parmi ces masses innombrables, à mesure que chacune progresse dans son pèlerinage vers l’Unité finale.