Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parlons, — de leur identité avec Dieu. De ces deux espèces de consciences, suppose que la première s’affaiblisse graduellement, et que la seconde se fortifie, pendant la longue succession des siècles qui doivent s’écouler avant que ces myriades d’Intelligences individuelles s’effacent et se confondent, — en même temps que les brillantes étoiles, — en Une seule suprême. Imagine que le sens de l’identité individuelle se noie peu à peu dans la conscience générale, — que l’Homme, par exemple, cessant, par gradations imperceptibles, de se sentir Homme, atteigne à la longue cette triomphante et imposante époque où il reconnaîtra dans sa propre existence celle de Jéhovah. En même temps, souviens-toi que tout est Vie, — que tout est la Vie, — la Vie dans la Vie, — la moindre dans la plus grande, et toutes dans l’Esprit de Dieu. »


fin