Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/218

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à une descente, et le grappin mordit du premier coup et tint bon. Les habitants de l’île et du fort se pressaient naturellement pour voir le ballon ; mais ce n’était qu’avec difficulté qu’on ajoutait foi au voyage accompli, — la traversée de l’Atlantique ! L’ancre mordait à deux heures de l’après-midi ; ainsi le voyage entier avait duré soixante-quinze heures ; ou plutôt un peu moins si on compte simplement le trajet d’un rivage à l’autre. Il n’était arrivé aucun accident sérieux. On n’avait eu à craindre aucun danger réel. Le ballon fut dégonflé et serré sans peine ; et ces messieurs étaient encore au fort Moultrie, quand les manuscrits d’où ce récit est tiré partaient par le courrier de Charleston. On ne sait rien de positif sur leurs intentions ultérieures ; mais nous pouvons promettre en toute sûreté à nos lecteurs quelques informations supplémentaires, soit pour lundi, soit pour le jour suivant au plus tard.

Voilà certainement l’entreprise la plus prodigieuse, la plus intéressante, la plus importante qui ait jamais été accomplie ou même tentée par un homme. Quels magnifiques résultats on en peut tirer, n’est-il pas superflu maintenant de le déterminer ?