pouvais pas prévoir, mais qui n’était que la conséquence naturelle des événements.
Sans désespérer, toutefois, j’entrepris le siège d’un cœur moins implacable. Cette fois encore, les destins me furent pendant quelques temps propices ; cette fois encore, un accident trivial en interrompit le cours. Rencontrant ma fiancée dans une avenue où se pressait l’élite de la cité, je me hâtais pour la saluer d’un de mes saluts les plus respectueux, quand une molécule de je ne sais quelle matière étrangère, se logeant dans le coin de mon œil, me rendit, pour le moment, complètement aveugle. Avant que j’eusse pu retrouver la vue, la dame de mon cœur avait disparu, irréparablement offensée de ce que j’étais passé à côté d’elle sans la saluer ; ce qu’il lui plut de considérer comme une grossièreté préméditée. Pendant que je restais sur place, encore ébloui par la soudaineté de cet accident (qui aurait pu arriver à n’importe qui sous le soleil), et que ma cécité persistait, je fus accosté par l’Ange du Bizarre, qui m’offrit son secours avec une civilité à laquelle j’étais loin de m’attendre. Il examina mon œil malade avec beaucoup de douceur et d’adresse,