m’informa que j’avais une goutte dans l’œil et (de quelque nature que fût cette goutte) l’enleva, me procurant ainsi un grand soulagement.
Je réfléchis alors qu’il était pour moi grandement temps de mourir, puisque la fortune avait juré de me persécuter, et je me dirigeai en conséquence vers la rivière la plus prochaine. Là, me débarrassant de mes habits (car aucune raison ne s’oppose à ce que nous mourions comme nous sommes nés), je me jetai la tête la première dans le courant. Le seul témoin de ma destinée était une corneille solitaire, qui, ayant été séduite par du grain mouillé d’eau-de-vie, s’était enivrée et avait abandonné le reste de la troupe.
À peine étais-je entré dans l’eau, que cet oiseau s’avisa de s’enfuir avec la partie la plus indispensable de mon costume. C’est pourquoi, remettant pour le moment mon projet de suicide, je glissai tant bien que mal mes membres inférieurs dans les manches de mon habit, et me mis à la poursuite de la coupable avec toute l’agilité que réclamait le cas et que me permettaient les circonstances.
Mais la mauvaise destinée m’accompagnait tou-