Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/278

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leur parti serait-il de réunir les deux dans leurs extrêmes.

Le premier point, pour M. Ellison, concernait évidemment le choix d’une localité ; et, sitôt qu’il commença à méditer sur ce sujet, la nature luxuriante des îles Pacifiques arrêta son attention. En effet, il avait d’abord résolu dans son esprit un voyage vers les mers du Sud, mais une nuit de réflexion lui suffit pour chasser cette idée. « Si j’étais un misanthrope, — disait-il, — un pareil lieu me conviendrait. L’isolement complet, la reclusion absolue et la difficulté d’entrer et de sortir seraient dans ce cas-là le charme des charmes ; mais je ne suis pas encore un Timon. J’aspire au calme, mais non à l’écrasement de la solitude. Je veux me réserver une certaine autorité relativement à l’étendue et à la durée de mon repos. Il y aura fréquemment des heures où j’aurai besoin de la sympathie des esprits poétiques pour l’œuvre que j’aurai accomplie. Laissez-moi donc chercher un lieu qui ne soit pas trop loin d’une cité populeuse, — dont le voisinage, d’ailleurs, facilitera l’exécution de mes plans. »

Ellison, à la recherche du lieu et de la situation