Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Autrefois souriait un val silencieux que son monde n’habitait pas : tous étaient allés en guerre, confiant aux doux yeux des étoiles, la nuit, de veiller des hautes tours de l’azur sur les fleurs, au milieu de qui, tout le jour, le soleil vermeil demeurait paresseusement.

Maintenant tout visiteur confessera l’instabilité de la triste vallée. Il n’y a rien d’immobile — rien sauf les airs qui accablent la magique solitude. Ah ! aucun vent ne trouble ces arbres qui palpitent comme les mers glacées autour des brumeuses Hébrides ! Ah ! aucun vent ne pousse ces nuages qui frémissent par les cieux inquiets, avec malaise, du matin au soir, au-dessus des