Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/133

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Voyez ! la Mort s’est élevé un trône, dans une étrange cité gisant seule en l’obscur Ouest ; où les bons et les mauvais, les pires et les meilleurs s’en sont allés au repos éternel. Chapelles et palais et tours (par le temps rongées, des tours, qui ne tremblent pas !) ne ressemblent à rien qui soit chez nous. A l’entour, par le soulèvement du vent oubliées, avec résignation gisent sous les cieux les mélancoliques eaux.

Nul rayon, du ciel sacré ne provient, sur les longues heures de nuit de cette ville ; mais une clarté sortie de la mer livide inonde les tours en silence — luit sur les faîtes au loin et de soi — sur les dômes, sur les