Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/186

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si des lointains gardaient encore pour lui quelque rayon d’espoir ou d’amour en la profondeur sinistre de leur ombre. Une de ces promenades solitaires faite dans l’Octobre désolé de sa plus immémoriale année, les cadrans des étoiles déjà parlaient du matin, quand il vit à l’horizon oriental la planète Vénus, étoile à croissant d’espoir et d’amour, monter, entrant dans la constellation du Lion.

Monter à travers la caverne du Lion
Avec l’amour dans ses yeux lumineux.

" Pendant un instant béni, espérant à l’encontre de l’espoir il la salua, ainsi qu’au nom d’un bonheur susceptible d’être encore : jusqu’à ce qu’il découvrît que la planète se levait juste au-dessus du sépulcre de Virginie. Alors, accablé par cette superstition de remords qui semble l’avoir toujours visité quand ses pensées se détournaient, de quelque rêve de bonheur renouvelé, vers le souvenir d’un amour perdu, il s’écrie :

Ah ! quel démon m’a vers ces lieux tenté ! "

" Accédant à ma requête d’effacer la dernière stance d’Ulalume que j’avais toujours jugée obscure (celle, du