Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1889.djvu/117

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lune s’en alla. Quelles terribles histoires du cœur semblèrent inscrites sur ces cristallines, célestes sphères ! Quelle mer silencieusement sereine d’orgueil ! Quelle ambition osée ! pourtant quelle profonde, quelle insondable puissance pour l’amour !

Mais voici qu’à la fin la chère Diane plongea hors de la vue dans la couche occidentale d’un nuage de foudre : et toi, fantôme, parmi le sépulcre des arbres, te glissas au loin. Tes yeux seulement demeurèrent. Ils ne voulurent pas partir ; — ils ne sont jamais partis encore !

Éclairant ma route solitaire à la maison cette nuit-là, ils ne m’ont pas quitté (comme firent mes espoirs) depuis. Ils me suivent, ils me conduisent à travers les années. Ils sont mes ministres ; pourtant je suis leur esclave. Leur office est d’illuminer et d’embraser ; mon devoir, d’être sauvé par leur brillante lumière, et purifié dans leur feu électrique, et sanc-