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Page:Poggio - Les facéties (trad. de Brandes).djvu/81

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PREMIÈRE FACÉTIE


D’un pauvre matelot de Gaëte 1[1].


Les habitants de Gaëte, ceux du peuple, vont ordinairement gagner leur vie sur mer. L’un d’eux, extrêmement pauvre, ayant laissé au logis une jeune femme et un chétif mobilier, ne revint qu’au bout de vingt ans, après avoir cherché fortune en divers pays. Aussitôt débarqué, il se rend en toute hâte à la maison pour voir sa femme qui, dans l’intervalle, désespérant du retour de son mari, avait eu des relations avec un autre homme. Dès qu’il fut entré, il constata que sa demeure était en grande partie restaurée, embellie et même agrandie. Surpris, il demande à sa femme comment leur petite maison, autrefois si délabrée, est devenue si belle. La femme répond aussitôt que c’était par un effet de la grâce

  1. 1. Fabula prima cujusdam Cajetani pauperis nauderi : — Guillaume Tardif : D’ung pouvre pescheur, qui loua et dépita Dieu tout en une heure. 1, p. 7. — Noël 1, 5 ; ii 3 ; Lenfant I. II, p. 164. — Ristalhuber I. p. 5 ; Liseux, I, tome I, p. 7. — Philippi Hermotimi : Facetiœ addiimenta, p. 279, De Benedictione Dei. — Dict. d’Anecdotes : Le Matelot de retour, t. I, p. 192. — Nouveau Dict. d’Anecdotes, t. 2, p. 262.