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Page:Poggio - Les facéties (trad. de Brandes).djvu/9

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LE POGGE[1]
SA VIE. SON ŒUVRE ET SES TRADUCTEURS

I

VIE DE POGGIO BRACCIOLINI

Il y avait déjà cinq ans que l’auteur du Decaméron n’était plus, lorsque naquit le Pogge, « ce Voltaire florentin : » personnage grave, érudit, l’un de ceux que l’on a appelé les « Gladiateurs de la République des Lettres », plus connu pour son recueil de facéties que pour ses autres écrits et les services signalés qu’il rendit aux lettres. Son nom n’évoque en effet qu’une idée peu morale et la faute en est uniquement à ce livre de malheur, « or, tout homme ami de la décence, dit Ginguené, trouvera que c’est une punition assez forte de l’avoir fait, que de n’être connu de la plupart de ceux qui lisent, que par cette débauche d’esprit, après une vie aussi longue, aussi laborieuse et aussi utile

  1. L’usage a prévalu en France de dire Le Pogge comme on dit Le Dante, mais Voltaire, en citant ce savant dans son Essai sur les Mœurs parmi les premiers restaurateurs des lettres, l’appelle de son nom italien Poggio, après lui Ginguené dans son Histoire littéraire d’Italie, Ch. Nisard dans ses Gladiateurs de la République des lettres, et bien d’autres, ont conservé la forme italienne et nous avons suivi leur exemple comme absolument logique.