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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/112

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dans la direction de Vézelois. Il nous est impossible d’évaluer le nombre d’hommes.

Tout à coup, le canon tonne violemment. Il semble que c’est tout près de nous. Erreur, le fort des Hautes-Perches, notre voisin, vient de dire son premier mot. Au loin, tout en l’air, dans un léger flocon blanc, l’obus éclate au-dessus de la ligne noire. La file s’arrête. Un petit flottement se laisse deviner, puis les Prussiens reprennent leur marche. Le coup a porté.

À deux heures, on vient demander trente hommes de bonne volonté pour faire une reconnaissance. Il s’en présente cent. Nous sommes partis trente-deux, dont nous trois. Cela commence à devenir intéressant. Au sortir de la ville, on nous déploie en tirailleurs et le lieutenant se fait amener les rares paysans que nous apercevons, tout effarés.

Il les interroge, mais quelle créance accorder à leurs renseignements ? L’un a