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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/125

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sans des environs de Belfort arrachés de leurs foyers avant les délais légaux de la conscription. Ils n’avaient pas trouvé, chez leurs nouveaux camarades, l’accueil encourageant qui leur eût permis de s’habituer à un nouveau genre de vie. Personne ne les y aidait. La plupart ignoraient totalement la langue française. Les officiers, rebutés par leur ignorance, les laissaient aux prises avec les sergents et les caporaux qui n’avaient pas assez de railleries et de grossières injures pour ces « têtes de bosche ». La bienveillance n’est guère le fait des collectivités inférieures ! Leurs camarades, les simples soldats, les rudoyaient et, devant leur impossibilité de comprendre des instructions transmises dans une langue inconnue, ne leur ménageaient ni coups de pieds ni coups de poings. Pour eux, toutes les dures corvées ; pour eux, toutes les railleries et les mauvaises farces.