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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/126

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Leur situation était déplorable.

D’autre part, les parents de ces jeunes gens résidant dans la zone d’investissement étaient habilement circonvenus par les Prussiens qui les entouraient, qui vivaient presque à leur foyer : — Que font vos fils, dans ce Belfort détesté ? Croyez-vous que jamais ils en sortiront ! N’oubliez donc pas qu’ils sont des Allemands comme nous. Nos intérêts sont les vôtres. Vos enfants, en tournant leurs armes contre nous, combattent leurs frères !

Ces paroles trouvaient des oreilles trop bien disposées à les recevoir ; les complicités ne manquaient pas pour les faire arriver amplifiées, démoralisantes, jusqu’aux jeunes soldats à qui elles étaient destinées. Hélas ! ces néfastes insinuations n’avaient que trop d’effet.

Je me rappelle encore l’impression pénible que nous éprouvions lorsque, à l’appel du soir, on constatait la disparition de