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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/132

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— ?…

— Oui, parce que, si elle se termine avant, je n’aurai ma retraite que comme brigadier de gendarmerie, tandis que si elle dure jusqu’en mars, je l’aurai comme lieutenant d’artillerie !

À côté de lui, non moins grotesque dans son genre, nous avions un fils de famille, le jeune M. de G…, ridicule fantoche qui, lui, tout au contraire du gendarme, demandait le plus promptement possible la paix, à quelque condition qu’elle fût. Il s’intéressait beaucoup aux rares nouvelles de Paris qui parvenaient à franchir le blocus :

— Eh bien ! ces Parisiens ont donc encore du pain ? Quand donc ces Parisiens n’auront-ils plus un morceau de pain ?

— En quoi donc, monsieur de G., le sort des Parisiens vous inspire-t-il une si touchante sollicitude ?

— Voilà !… C’est que, lorsqu’ils n’auront plus de pain, ils se rendront ; c’est