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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/134

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dable. Une épaisse et nauséabonde fumée se répandit dans la casemate et des cris s’élevèrent, lamentables ! Cinq ou six victimes gisaient au milieu d’épaisses flaques de sang, et leurs gémissements fendaient le cœur. Un de mes infortunés camarades avait le ventre ouvert. — Caporal Poilay ! disait-on autour de moi, votre trousse, vite ! apportez vos remèdes !

Les plaies étaient horribles, je sentais mes soins stériles. À l’autre bout de la casemate, d’autres voix m’appelaient. C’était pour mon ami Berthoumieu qu’un éclat d’obus égaré avait été frapper à une grande distance. Il râlait, il n’avait plus sa connaissance. Je lui parlai, il ne me répondit pas.

La casemate était obscure : une bougie prêtée par les télégraphistes nous éclairait vaguement.

Je cherchai sa blessure. Il n’y avait pas de sang pour me guider. Une petite étoile fut tout ce que je découvris, comme une