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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/135

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légère fêlure, à la tempe, à peine sanguinolente.

On courut chez le major qui vint assez vite et fit préparer six brancards pour envoyer tous ces blessés à l’hôpital. Je vis s’acheminer la lugubre corvée, dans la nuit, sur la neige qui se colorait de taches sanglantes.

Anxieusement, indiquant mon ami Berthoumieu, j’interrogeai le major :

— Celui-ci, dit-il, en le touchant une dernière fois, il est fichu !

Le pauvre garçon, avant même de franchir la porte de la ville, avait déjà cessé de râler.

Dans ce fort de Perches, la vie devenait atroce. C’était chose démoralisante que d’attendre ainsi la mort sans pouvoir se défendre.

Certes, je n’avais pas rêvé la guerre sous cette forme ! Sans compter voir se renouveler, en ma faveur, les combats de l’Iliade