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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/142

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Le lieutenant n’eut pas le même succès. C’était un jeune mécanicien lyonnais du nom de Courriol, qui devait son grade à la faveur. Outre une physionomie neutre, sans aucun relief, Courriol, ni beau, ni laid, ni petit, ni grand, avait l’air embarrassé. Son hésitation dans le commandement, les contre-sens des ordres qu’il donnait à tort et à travers, ignorant les premiers éléments du métier militaire, nous le firent rapidement juger de façon fort défavorable.

Dans mon escouade, je fus tout de suite en camaraderie avec Loye, alors étudiant en droit, aujourd’hui avoué à Châlon-sur-Saône, avec Gambey, fils d’un banquier de la même ville, et avec Charve, élève de l’École Normale Supérieure. Du premier jour à la fin de la campagne des Éclaireurs nous fûmes inséparables. Tous, nous nous prîmes d’une sincère affection pour Pinchon, le sergent de notre section, un élève pharmacien, véritable gamin de Paris