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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/143

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à la mémoire remplie de refrains de café-concert. D’une gaîté inépuisable, il savait toujours égayer les situations, même les plus tristes.

Charve avait à son actif un trait de bravoure digne qu’on en conserve le souvenir et qui fut cause que nous le gardâmes fort peu de temps. En effet, la Compagnie était formée depuis quelques jours seulement lorsqu’il nous fut enlevé par le Commandant Supérieur qui le fit rentrer à Belfort avec le grade de Lieutenant[1].

Voici ce qui s’était passé. Les Mobiles de Saône-et-Loire se dirigeant sur Belfort avaient séjourné à Remiremont d’où une alerte les avait délogés. Devant un corps prussien contre lequel ils n’étaient pas en état de résister, ils s’échappèrent en hâte. Dans l’émoi de cette fuite précipitée, voilà qu’aux approches de Belfort, on s’aperçoit

  1. Le même fait lui valut, après la guerre, d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur.