si le village de Chèvremont était, ou non, occupé par l’ennemi. Notre section marcha, sous les ordres du lieutenant. Ce fut peine perdue, aucun de nous ne connaissant la topographie des environs de Belfort et le lieutenant ayant oublié de consulter une carte. Errant à l’aventure, par la nuit noire, nous ne pûmes rien découvrir.
Honteux de cette déconvenue, nous prîmes nos mesures, le sergent Pichon et moi, pour nous trouver le lendemain à l’aube sur le passage du capitaine qui nous demanda quelques détails.
Nous lui offrîmes d’aller, tous deux seulement, à la découverte. Ainsi, nous nous ferions renseigner, ce qui serait facile, en plein jour, et, à deux, nous ne risquerions pas d’attirer l’attention.
— J’y consens, dit le capitaine, mais soyez prudents. N’avancez que s’il n’y a pas de danger : je ne veux pas de coups de fusil !