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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/155

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car leur attaque fut molle et aussi négative que leur fusillade de Chèvremont.

Nous regagnâmes nos limites et rentrâmes dans nos lignes avec la plus parfaite tranquillité.

C’est ainsi que j’ai eu « le baptême du feu », je puis le dire, sans la moindre émotion autre qu’une sensation presque amusante, comme d’une chasse à quelque gros gibier. Il faut faire bon marché de cette légende du « premier coup de feu » dont Charlet nous a dépeint les fâcheux effets.

Pour la première fois, je pus faire une constatation que j’ai renouvelée souvent depuis cette date, c’est combien les Prussiens tiraient mal. À une distance relativement faible, leurs balles nous passaient au-dessus de la tête ! La cause était que le fusil Dreyse crachait et que, pour en éviter les conséquences, au lieu de viser, ils tiraient au jugé en appuyant l’arme sur la cuisse.