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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/154

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l’histoire d’un chapeau perdu. De temps à autre, après un coup tiré, nous entendions :

Ce n’est pas l’gibus que je regrette,
C’est ma pauv’ tête qu’est restée dedans.

Et nous marchions à son appel.

Il nous semblait que la fusillade diminuât d’intensité. Cependant, nous avions vu nos adversaires grossir en nombre, mais ils ne paraissaient pas disposés à nous poursuivre. Donc, ne trouvant plus d’ennemi à qui faire face, nous allions reprendre notre marche ordinaire avec le fusil au repos, lorsque, au-dessus d’une crête qui longe et domine la carrière de grès, nous voyons paraître une, puis deux, puis trois casquettes prussiennes. Et voilà le sifflement de leurs balles qui reprend à nos oreilles, mais d’un autre point de départ. Alors, ils tiraient de flanc ? Nous allions être tournés ? Tout fait croire qu’ils ne se sentaient pas en nombre,