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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/157

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Belfort furent divisés en zones. Chaque caporal en eut une qu’il devait parcourir, quatre heures durant, avec mission de voir le plus de choses qu’il pourrait, de s’approcher le plus possible des postes ennemis et de venir raconter ce qu’il aurait vu.

Dans une de mes gardes, je fis la découverte d’un champ de radis noirs. La trouvaille fut fêtée par mon escouade et aussi par nos officiers à qui je présentai, comme je le devais, les plus beaux spécimens de ce butin inespéré. Je ne dis à personne à quel endroit se trouvait le champ où poussait cette précieuse racine, il eût été saccagé en un jour, mais, chaque soir, j’en bourrais les larges poches de ma capote et faisais la distribution à mon gré.

Décidément en veine de découvertes culinaires, un autre jour, je tombai en arrêt devant un magnifique champ de choux. Hélas ! à l’extrémité du champ, je vis poindre et monter vers le ciel un filet de