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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/158

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fumée bleue qui me donna à penser qu’il y avait là quelques Prussiens. Pour nous, les choux étaient comme les roses, ils avaient des épines !

C’était diablement tentant, mais un plat de choux valait-il la vie d’un homme ? C’est la réponse que me fit le capitaine lorsque je lui demandai la permission de prendre avec moi quelques camarades pour faire la récolte.

Le lendemain, je lui apportai un de ces choux. Il était énorme ! Je l’intéressai au succès qu’aurait, dans Belfort affamé, l’arrivée d’une charretée de choux. Après m’avoir posé force questions sur les abords du champ de choux, sur l’importance du poste que je supposais à l’extrémité, il décida de faire l’expédition et en confia le soin au sergent Pichon. Il demanda 50 volontaires ; 100 se présentèrent, mais 50 seulement furent acceptés, dont mes amis de Saône-et-Loire. Un peu avant le jour, nous