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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/162

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Le capitaine vient à moi :

— Que se passe-t-il ? Qu’avez-vous vu ?

— Mais rien, mon capitaine ; je venais moi-même chercher des nouvelles. J’ai entendu ces coups de fusil et j’accourais.

Cependant le calme s’était rétabli, la fusillade avait pris fin. Nous eûmes l’explication de tout ce bruit. Un cheval d’officier s’était échappé des lignes prussiennes et avait pénétré dans le bois que gardaient les Mobiles Lyonnais. Ce cheval, tout harnaché, pénétrant dans les fourrés, faisait grand vacarme et le poste tout entier, prenant les armes, avait tiré au hasard dans la direction du bruit ; d’autres Mobiles survenant avaient suivi l’exemple et le malheureux cheval était tombé criblé de coups de fusil. Beaucoup de bruit pour rien, dira-t-on. Pas tout à fait pour rien, car le cheval fut dépecé. Il était jeune, gras, bien au point. Notre escouade fut favorisée d’un bon morceau et, ce jour-là, j’étais prêt à dé-