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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/161

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efforts ne tendaient qu’à l’amélioration de l’ordinaire. Il en est ainsi dans toutes les armées où les meilleurs soldats sont ceux qui savent le mieux s’approvisionner. On ne se bat pas bien, le ventre vide, l’Intendance est souvent en retard et les plus intrépides soldats sont souvent les plus chapardeurs.

Un jour que je rentrais de mon exploration quotidienne, en approchant de Pérouse, j’entendis tout à coup une violente fusillade. La fumée m’indiquait que la chose se passait dans un de ces épais fourrés qui couvrent les abords du village.

Que diable cela pouvait-il être ? J’avais parcouru toute ma zone et je n’avais rien vu qui pût me faire supposer une attaque. Cependant, à ces décharges pressées, au crépitement de la fusillade, ce ne pouvait être qu’une attaque.

Je hâte le pas. Notre compagnie se rassemblait à l’entrée du village.